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De bonnes raisons de mourir

Morgan Audic

L'avantage (ou l'inconvénient) de travailler en bibliothèque, c'est que ma Pile de Livres à Lire ne cesse de grimper, malgré le temps que je consacre à la lecture. Ainsi donc, ce roman policier qui m'était inconnu la semaine dernière est devenu prioritaire sur tous les autres.. J'ai fait le pari de le lire sans rien savoir ni de l'intrigue ni de l'auteur. Je savais juste que la personne qui me le conseillait l’avait adoré.

Force est de constater que je ne regrette absolument pas.

Leonid Sokolov est retrouvé mort en haut d'un immeuble à Pripiat, en pleine zone irradiée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Alexandre Rybalko est flic à Moscou. En apprenant qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre, il accepte de mener une enquête privée pour le compte du père de la victime, un politicien pourri ayant fait ses armes en Ukraine avant d'émigrer en Russie. Alexandre doit résoudre le meurtre du fils du diplomate pour toucher une somme conséquente (qui servira à soigner sa propre fille). Se sachant condamné, il n'hésite pas une seule seconde à prendre tous les risques pour découvrir la vérité sur la mort du jeune homme mais également sur l'assassinat de la mère de ce dernier, survenue le soir même de l'explosion de 1986.

Alexandre mène son enquête parallèlement à Joseph Melnyk, agent de la milice ukrainienne basé à Tchernobyl. Les deux hommes avancent sans le savoir dans la même direction grâce à des indices qui différent. Forcément, les deux lignes et les deux enquêteurs finiront pas se croiser.


« L'imminence de la mort vous oblige à redéfinir vos priorités »

Le travail de restitution d'Audic sur la zone impactée par l'explosion de 1986 est impressionnant : ses descriptions nous font vraiment ressentir la désolation des lieux, mais également la détresse de tous les habitants qui ont dû fuir ou vivre avec le danger des résidus de la catastrophe.

Conséquences environnementales, sociétales, sanitaires... tout y passe, tout y est expliqué, décrié, condamné. Jusqu'à la dénonciation de cette nouvelle forme de tourisme "à risques" qui se développe et qui permet à tout à chacun de venir se balader dans les rues irradiées contre un peu d'argent.

Audic s’est parfaitement bien documenté et a fait un gros travail de recherche pour produire un rendu de si belle qualité. Même si l'intrigue est parfois un peu tarabiscotée, il arrive à nous surprendre et à maintenir une tension forte grâce à cette zone qui a une place prépondérante dans le récit.

Comme Jansma avait fait de Manhattan un protagoniste de son New-York Odyssée, le véritable personnage principal d'Audic est "la zone" : c'est un personnage aimé et soigné par son auteur, c'est le moins que l'on puisse dire !

« Venir dans la zone, c’est assister à l’avant-première de l’apocalypse. A ce que sera le monde sans nous un jour. »

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