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Au royaume des cris

Mathieu Lecerf

« … la vie était parsemée de symboles et de signes. Et si l'on y était sensible (...) on pouvait influer sur sa propre destinée. »

Une année après avoir découvert Mathieu Lecerf et son premier roman dans le cadre du prix Nouvelles Voix du Polar organisé par Pocket, je me suis plongée dans la suite des aventures des inspecteurs Esperanza Doloria et Manuel De Almeida…

« quand un résidu de foi vous anime, perdre tout espoir est parfois la solution. »

A la fin de La part du démon, la fille d’Esperanza était kidnappée alors que cette dernière, son coéquipier Manuel De Almeida et le journaliste Cristian De Almeida avaient résolu une affaire terrible sur base de meurtres de religieuses et de trafics d’enfants. Sept mois ont passé et Mia reste introuvable. Manuel se remet d’un grave accident et reprend du service quand un attentat a lieu dans le jardin des Tuileries. Six personnes sont tuées par un sniper, caché dans un appartement de la Rue de Rivoli. Parmi les victimes, un riche homme d’affaires qui laisse derrière lui une veuve plantureuse, actrice de grande renommée.

Les faits étant revendiqués par Daesh, la brigade criminelle passe vite à autre chose, reprenant l’enquête sur la disparition de la petite Mia. Mais Cristian, le frère journaliste de Manny, n’entend pas laisser les choses en l’état et continue ses investigations sur le drame des Tuileries, se rapprochant intimement de la veuve et ignorant les avertissements de son cadet.

Les deux enquêtes aboutissent, forcément, mais quand elles finissaient par se rejoindre dans le tome précédent, ici, elles n’ont de cesse de s’éloigner l’une de l’autre.

« Mène ta vie de sorte que tu puisses souhaiter qu’elle se répète éternellement ». Nietzsche

Je suis dans le même état à la lecture de ce second tome que je l’ai été après le premier. Je suis… dubitative. Ça se lit bien et vite, sans aucun doute, mais il y a quelque chose qui m’a gênée. J’ai mis un peu de temps à mettre le doigt dessus et puis je pense pouvoir dire que c’est une certaine approximation. Un besoin de remplir des pages. A moins que ce ne soit la construction très télévisuelle, qui m’ait dérangée. En effet, il y a cette double enquête, sans lien apparent, avec ces issues qui laissent présager (même pour ceux qui ignore qu’il est déjà sorti) qu’il y aura une suite. Et puis il y a ce placement de produits qui me gêne. On sent la grande influence cinématographique, cette rédaction scénaristique, ces détails qui ne servent pas l’intrigue et ces éléments qui auraient pu être plus détaillés. Il n’empêche que c’était un bon moment de détente, ce qui est - somme toute - l’objectif initial d’une telle lecture. J’ai particulièrement apprécié la première partie qui ne se laisse dévoiler qu’à la toute fin de l’hiver et qui brouille les pistes, nous fait perdre et espérer en même temps qu’on suit l’enquête. Finalement, je pourrais comparer ce polar à un bon épisode des Experts. On est pris dans l’enquête et le suspense, et même si ça ne laisse pas un souvenir impérissable, c’est suffisamment prenant pour qu’on ait envie de connaître la suite !


« Dans toute grande entreprise (…) il y a des dommages collatéraux. (…) Pour parvenir à ses fins, il y a souvent de la casse, c'est comme ça, ç'a toujours été comme ça.

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